La défense de l'identité basque au cœur du débat

Publié le par BATERA

L'association des communes basques, réunie en assemblée samedi à Sare, a voté deux motions : sur le soutien à l'enseignement en ikastola et sur la réforme territoriale.

 
biltzar-16-octobre.jpgLa première motion votée samedi incite les communes à mieux respecter les règles de financement des ikastolas pour mieux soutenir l'enseignement du basque. PHOTO R. G.

 

Le Biltzar des communes du Pays basque n'a pas en soi de pouvoir décisionnel. Il n'empêche, cette association d'échange, de débat et de réflexion, qui regroupe 159 communes de Basse-Navarre, Soule et Labour, entend néanmoins peser. Les élus des communes, réunis samedi en assemblée générale à Sare, l'ont réaffirmé. Ils ont voté deux motions, fruits de leurs inquiétudes, ou du moins de leurs interrogations communes.

La première motion, présentée par la présidente du Biltzar, Christine Bessonart, fait suite au courrier envoyé par le préfet, Philippe Rey. Il y rappelait les restrictions propres au financement des établissements scolaires privés sous contrat d'association, et dont, ceux, nombreux, qui enseignent le basque.

La seconde, concerne la menace que fait peser sur les « pays » - ces entités géographiques, fiscales et dotées de compétences - la réforme des collectivités territoriales. Le « pays » Pays basque est évidemment directement concerné.

 

Défense de l'euskara

 

Sur les 39 communes présentes, quatre ont voté contre la première motion, six se sont abstenues au terme du débat. Pour mémoire, dans sa circulaire, le préfet souligne que sauf exception, les collectivités territoriales ne peuvent apporter aucune aide financière aux investissements des établissements privés. Soit. Ce qui n'empêche pas les membres du Biltzar de marquer leur soutien à l'enseignement en ikastola. Ils appellent, en retour les communes à respecter leurs obligations légales en matière de financement du fonctionnement des établissements.

Pour être dans les clous, souligne la motion, chacune doit verser aux écoles privées une somme équivalent par élève, à ce que lui coûte un enfant dans le public. La motion va au-delà pour « assurer l'équité […] et la défense de la composante la plus importante de la culture basque : l'euskara. » Le Biltzar enjoint aussi les communes à a verser une subvention pour la scolarisation en école privée « dans une commune voisine si la commune de résidence n'en possède pas ».

« Si on finance le départ vers le privé en ikastola, on va vider nos écoles publiques », s'inquiètent plusieurs élus.

« On ne peut pas rajouter des contraintes à des parents pour les empêcher de choisir l'établissement qui correspond à leur projet », rétorquent d'autres.

 

Après le pays Pays basque

 

La réforme territoriale prévoit la suppression des entités baptisée « pays », dont le pays Pays basque ? En réponse, les élus du Biltzar ont voté par ailleurs, à la presque unanimité (une abstention) « la nécessité de la création d'une collectivité territoriale Pays basque disposant de compétences et d'un budget propre ». La motion soutient en outre, les démarches entreprises par le conseil d'administration pour étudier « les différents scénarii permettant d'atteindre cet objectif. »

 

Raphaëlle gourin

 

 
 
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