Le Préfet s'explique
Le préfet Philippe Rey aux micros d'EiTB (archives). Photo: EITB
Feignant, une nouvelle fois, de ne pas comprendre le sens de la démarche défendue par Batera, jeudi à Bayonne, aux côtés du sous-préfet de Bayonne Éric Morvan le préfet des Pyrénées-Atlantiques Philippe Rey a répondu à la conférence de presse tenue par l'association Batera deux jours auparavant.
Le 22 janvier dernier, le préfet avait envoyé un courrier à l'ensemble des maires du département pour leur rappeler les textes, assurant ne vouloir qu'informer les maires, premiers magistrats et représentants de la légalité républicaine localement. "Ce n'est pas une interdiction, mais par cette lettre, je rappelle le rôle des maires dans l'organisation des élections. Ils agissent comme des agents de l'État".
Ne voulant pas retenir le caractère "liberticide" dénoncé par Jean-René Etchegaray de cette mise en garde, Philippe Rey a voulu rassurer devant la presse sur le regard que porte l'Etat sur la consultation citoyenne sur l'opportunité d'une collectivité territoriale pour le Pays Basque nord.
Répondant à certains maires soucieux du caractère légal de la démarche proposée par Batera, le préfet Rey a jugé nécessaire de rappeler que le rôle du maire dans le cadre de l'organisation des élections, eu égard au code électoral. Il a justifié sa position en arguant que "les initiateurs de cette consultation cherchaient à obtenir le soutien des maires. J'ai donc rappelé aux maires quel était leur rôle" sans vouloir s'attarder sur la formulation ouvertement menaçante de son courrier.
"Je les ai mis en garde contre un risque de trouble à l'organisation des élections. Et si, par le passé, j'ai pu écrire que les maires pouvaient mettre par exemple des urnes à disposition pour une consultation citoyenne, c'était une erreur. Nous vérifierons qu'il n'y ait pas de trouble au bon déroulement des élections régionales. Mais il n'y aura pas de débarquement de CRS pour superviser les bureaux de vote", a conclu Philippe Rey.
Le Préfet a ainsi reconnu que le jour des élections régionales, aucun dispositif particulier ne sera mis en place pour vérifier la participation des maires à l'organisation de la consultation.
Enfin, un brin perfide, il a ajouté que la question institutionnelle du Pays Basque nord qui sous-tend la plateforme Batera ne peut avoir qu'une réponse législative et de préciser que les élus n'ont "pas d'autre cadre que celui-là" pour porter la demande d'organisation territoriale spécifique du Pays Basque. Or, telle n'est pas la revendication immédiate des élus et électeurs du Pays Basque nord rassemblée au sein de la plateforme Batera.
Une remarque qui sonne, une nouvelle fois, comme un jeu de dupe de plus entre l'Etat et l'association Batera qui, depuis l'assemblée générale du 11 juillet 2009, défend le droit à consulter la population basque sur l'opportunité d'une collectivité territoriale du Pays Basque et non pas sur la finalité qui est que le Pays Basque nord dispose d'une institution propre intégrée dans le cadre de la réforme territoriale en cours. Une possibilité que l'Etat continue encore de lui refuser.
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